Le déni de grossesse
En France, le déni de grossesse peut toucher jusqu'à 2000 femmes par an. L'expression « déni de grossesse » devrait être modifiée car le mot « déni » sous-entend que la femme sait qu'elle est enceinte mais qu'elle refuse de l'être. Or, c'est une chose tout à fait différente d'une grossesse cachée. Ce qui prouve qu'il y a encore de gros progrès à faire, car le déni total n'est pas encore reconnu comme une véritable pathologie. Heureusement pour les femmes qui en sont victimes, l'Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse se bat pour faire changer les choses.
Mais qu'est-ce que c'est, au juste ?
Le déni de grossesse c'est lorsqu'une femme est enceinte et qu'elle l'ignore totalement. Il en existe 2 sortes : le déni total et le déni partiel. Dans le premier cas, elle apprend qu'elle était enceinte au moment de son accouchement. Et dans le second cas, elle apprend sa grossesse par l'intermédiaire d'un médecin, ou elle finit d'elle-même par s'en rendre compte, quelques temps avant d'accoucher.
Même si le déni partiel est plus courant que le déni total, ce dernier touche plus de 300 femmes chaque année !
Comment peut-on ne pas se rendre compte que l'on est enceinte ?
Elles n'ont aucun moyen de prendre conscience du fait qu'elles attendent un enfant, car le bébé se développe d'une autre manière dans l'utérus. Il grandit en étant complètement à la verticale (l'utérus s'étire en hauteur) ce qui fait que le ventre ne grossit pas et la prise de poids est si minime, que sa cause est souvent prise pour la conséquence d'un écart alimentaire. Il est également inutile de se fier aux règles, qui durent jusqu'au terme pour 6 personnes sur 10.
Certaines femmes, qui venaient d'apprendre qu'elles étaient enceintes de plusieurs mois alors qu'elles ne le savaient pas, ont vu leur ventre grossir et prendre la forme de celui d'une femme enceinte en seulement quelques heures. Preuve que l'esprit est le seul maître et responsable de cette situation.
Quelles peuvent en être les causes ?
Certaines situations peuvent provoquer un déni chez la femme enceinte. Comme des personnes dont la stérilité a été supposée, des grossesses très rapprochées, un enfant non désiré ou issu d'une relation extra-conjugale, les femmes ayant subi une agression sexuelle, et encore bien d'autres choses. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que toutes les femmes peuvent être touchées par ce problème, quel que soit leur milieu social.
Est-ce que cela peut avoir de graves conséquences sur le bébé ?
La réponse est malheureusement : oui. Ignorant qu'elles sont enceintes, les personnes concernées peuvent continuer à boire, fumer, ou même se droguer. Ce qui a de fortes chances de nuire à la santé de l'enfant.
Dans le cas d'un déni total, l'accouchement cause un véritable choc psychologique, et peut conduire à un accident pour le bébé. La mère panique et ne prodigue pas toujours les soins nécessaires à l'enfant, ce qui peut provoquer sa mort. Dans d'autres cas cela peut conduire à un acte mortel délibéré de la part de la mère. C'est ce que l'on appelle le néonaticide (homicide commis sur un enfant né depuis moins de 24 heures). Dans ces cas-là, la mère peut écoper de 10 années de prison.
C'est pour toutes ces raisons qu'il est nécessaire que ces femmes aient un suivi psychologique dès qu'elles accouchent ou dès qu'elles prennent conscience qu'elles sont enceinte (dans le cas d'un déni partiel). Mais l'arrivée de ce bébé, aussi surprenante soit elle peut également être accueillie comme une bonne nouvelle !